Cruralgie

La cruralgie, également appelée névralgie crurale, fait partie des troubles musculosquelettiques répertoriés dans les tableaux 97 et 98 des maladies professionnelles. 

La cruralgie correspond à la compression et à l’inflammation du nerf crural (ou nerf fémoral) qui naît des racines rachidiennes L2, L3 et L4. Elle peut être confondue avec la sciatique qui correspond à l’inflammation du nerf sciatique. 

L’inflammation du nerf crural est souvent la conséquence d’une compression neurale due, soit à de l’arthrose soit à une hernie discale.

La cruralgie se manifeste par des douleurs intenses à l’avant de la cuisse, dans l’aine ou au genou, souvent accompagnées de douleurs du bas du dos. Ces douleurs peuvent également être accompagnées de paresthésies (picotements, fourmillements, engourdissements). 

Découvrez comment reconnaître les symptômes d'une cruralgie, comprenez ses causes et explorez les traitements et exercices de rééducation efficaces pour soulager vos douleurs et prévenir les récidives.

Le nerf crural, ou nerf fémoral, provient des racines rachidiennes L2, L3 et L4 qui se réunissent au niveau du muscle grand psoas. Il passe ensuite sous le ligament inguinal, au niveau de l'aine et continue son trajet dans la loge antérieure de la jambe, où il se divise en plusieurs branches.

Le nerf crural est un nerf mixte constitué de fibres :

• Sensitives qui fournissent la sensibilité de la face antérieure et médiale de la cuisse ainsi que la sensibilité de la face médiale du genou, de la jambe et de la cheville.
• Motrices qui innervent les muscles de la loge antérieure de la cuisse ainsi que les articulations de la hanche et du genou. Le nerf crural joue un rôle crucial dans le contrôle de la posture et de la marche en permettant les mouvements de flexion et d’adduction de la cuisse ainsi que l'extension du genou.  

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La cruralgie résulte généralement d'une compression du nerf crural qui peut être provoquée par : 

• Hernie discale : le disque intervertébral, situé entre chaque vertèbre, sert d'amortisseur. Avec le vieillissement, à la suite de traumatismes ou selon les contraintes mécaniques, le disque peut se fragiliser. Une partie du disque peut alors déborder dans le canal rachidien et comprimer les racines du nerf crural ou la moelle épinière, provoquant ainsi une hernie discale.
• Traumatismes : un choc direct sur la colonne vertébrale, un hématome du muscle psoas, une chute ou un accident peut provoquer une compression et une inflammation du nerf crural. 
• Arthrose : la détérioration des articulations provoque un rétrécissement de l'espace où passent les nerfs, augmentant ainsi le risque de compression du nerf crural. 
• Sténose lombaire : le rétrécissement du canal rachidien lombaire peut entraîner une augmentation de la pression sur la moelle épinière et sur les nerfs cruraux, provoquant ainsi une cruralgie. 
• Tumeurs ou infections : certaines tumeurs ou infections dans la région lombaire peuvent exercer une pression sur le nerf crural. 

Les principaux facteurs favorisant l'apparition de ce trouble musculosquelettique sont : 

• Le port de charges lourdes
• Les mouvements de torsion du rachis
• Les postures en étant penché en avant
• La station assise prolongée
• Le manque d’activité et la sédentarité
• L'intensification des entraînements ou la reprise d’une activité physique
• Les vibrations notamment liées à la conduite de véhicules et d'engins
• Les chocs et les traumatismes

Sur le plan professionnel, les secteurs les plus touchés par ce trouble musculosquelettique sont : le bâtiment et les travaux publics, l'industrie, le transport et le déménagement, la mécanique et l’industrie automobile, la propreté, le médical, le métier d’hôtesse de caisse, le secrétariat ou encore le travail de bureau.  

Sur le plan extra professionnel, les activités pouvant être à l’origine de ce trouble musculosquelettique sont : les sports de raquette, la course à pied, l’équitation, la musculation et le crossfit, les sports de combat, le volley, le basket, le football, le VTT ou encore le bricolage et le jardinage. 

Les symptômes de la cruralgie varient selon la gravité de la compression du nerf crural, mais les plus courants incluent : 

• Des douleurs aiguës localisées dans le bas du dos, au niveau des lombaires et le long de la face antéro-médiale de la cuisse qui descendent vers l'aine et le genou. Ces douleurs suivent le trajet du nerf crural et peuvent être intenses.
• Des paresthésies (picotements, fourmillements, engourdissements et/ou inconforts) ressenties le long du trajet du nerf crural, au niveau de la face antérieure de la cuisse, de l'aine et du genou.
• Une perte de la sensibilité de la face antérieure de la cuisse, selon l'importance de la compression du nerf crural. 
• Des troubles moteurs qui se manifestent par une faiblesse de la jambe affectée, une atrophie musculaire de la loge antérieure de la cuisse ou encore une impossibilité à fléchir la cuisse et/ou à étendre la jambe. Il est également possible d'observer une boiterie et une abolition du réflexe rotulien.

Ces symptômes apparaissent souvent brutalement lors de l’effort et peuvent être permanents, persistants au repos et parfois même nocturnes. Ils peuvent être aggravés par le mouvement, la toux, les éternuements, les efforts physiques, les vibrations ou le fait de se pencher en avant. Une douleur peut également être ressentie lors de la percussion des vertèbres lombaires L2, L3 et L4. 

Dans les formes graves, la compression du nerf crural peut entraîner une paralysie partielle ou totale du membre inférieur. En cas d'hernie discale centrale, l'atteinte peut également être bilatérale. 

Le traitement de la cruralgie dépend de la sévérité, des circonstances d’apparition et de la cause de ce trouble musculosquelettique. 

Généralement, lors de la phase aiguë, la prise en charge de la cruralgie passe par l’arrêt des activités à l’origine des contraintes nerveuses.

Après consultation avec votre médecin, la mise en place d’un traitement à base d’anti-inflammatoires et d’antalgiques permettra de soulager l’inflammation, la douleur et les paresthésies. En cas de persistance des symptômes, des infiltrations ou des injections sont parfois pratiquées.  

La réalisation d'examens examens tels qu'une IRM, un scanner ou un EMG permettra de renforcer le diagnostic de cruralgie par hernie discale.   

Enfin, dans les formes résistances ou en cas de signe de gravité, la prise en charge chirurgicale pourra être préconisée dans le but de libérer le nerf crural à proximité de la colonne vertébrale.

La prise en charge de la cruralgie peut également être complétée par un kinésithérapeute et un ostéopathe notamment pour soulager les symptômes, mettre en place des exercices ou encore pour prévenir les récidives.